INTRODUCTION
AUX PERSONNAGES DES VAMPIRES


Vampire femme article intro au personnage du vampire

Oeuvre trouvée sur le Net. Merci à son créateur ou créatrice (*)



Vampires hommes ou femmes, La Plume d'Ys aime la parité...

 

vampire volant gif animévampires 2 volants
Le thème des vampires est récurrent dans la littérature fantastique. Il a été particulièrement à la mode dans les années 1990, décliné en romans, nouvelles, films, déguisements de soirées costumées, etc. Globalement son succès ne s'est jamais démenti même si certaines périodes l'ont vu moins apprécié, moins "fashion."
Je me suis toujours demandée ce qui rendait le vampire si attractif au cours des siècles, à ce point qu'il constitue sans nul doute un thème primordial de la littérature fantastique, voire un thème fondateur. Le personnage du vampire a également évolué et a présenté des aspects plus ou moins rebutants mais aussi des caractéristiques fascinantes, attirantes et, il faut bien le dire, de fortes connotations érotiques.
Selon Jacques Finné (1), ce succès tient à la composition variée du mythe du vampire : il rassemble à lui seul l'essence de trois héros bien connus de la littérature : le Hollandais Volant, Don Juan et Faust...






 
Pour ceux qui ne la connaissent pas, je rappelle brièvement l'histoire du  Hollandais Volant. Il s'agit avant tout d'un conte maritime : lors d'une tempête terrible, le capitaine de navire jure qu'il arrivera à franchir cette dernière, même s'il lui faut l'éternité pour cela. Le Diable exauce son voeu : il lui offre l'immortalité mais en contrepartie, le capitaine doit passer cette éternité à naviguer sur les flots. Dans la version allemande, notamment reprise par Wagner dans son opéra "Der fliegende Holländer", il existe une possibilité de rédemption : tous les sept ans, le capitaine est autorisé à se rendre à terre pour trouver une jeune fille qui accepterait de se sacrifier pour lui par amour en se jetant du haut d'une falaise et se noyer dans l'océan.

Ainsi, les deux personnages, le Hollandais Volant et le Vampire, partagent l'éternité. Cette immortalité a cependant un coût, en ce qui concerne le vampire, c'est au prix de son addiction au sang et son impossibilité à vivre à la lumière du jour. L'Eternité fascine, elle nous attire mais elle est aussi porteuse de solitude, de tristesse et de lassitude souvent exprimées dans la recherche désespérée d'une paix finale (paix elle aussi éternelle : on ne s'en sors pas !).
 
vampire cercueil gif animé  style Dracula

En ce qui concerne l'attirance sexuelle exercée par le vampire, je crois qu'il n'y aura de doute chez personne : la dimension érotique d'un Dracula n'est plus à démontrer. Le vampire est un débauché qui s'encanaille dans la luxure, il est un initiateur sexuel (en général, les futures vampirettes sont vierges), aguerri dans la pratique du plaisir. Particulièrement recherché dans les adaptations cinématographiques, le côté érotique nous renvoie à des personnages charismatiques, charmeurs, séducteurs, passés maîtres dans les jeux de chair dont le point culminant est, bien sûr, la morsure de la blanche poitrine de la future vampirette...

Pour mémoire, le succès d'oeuvres mettant en scène des jeunes vampires et vampirettes adolescents ou jeunes adultes prouve s'il en est, l'importance déterminante des hormones sexuelles affolées des spectateurs et spectatrices prépubères ou désormais pubères face à des personnages tellement conformes aux canons de la beauté dite "sexy" de notre 21e siècle.

Allez, comme je suis gentille, je vous mets un beau vampire légèrement androgyne en illustration !


 


 

 
Oeuvre de ZOLAIDA (devianart) trouvée sur le Net (*)
 



Le thème faustien est plus trouble. Faust cherche avant tout à apaiser sa soif de connaissances. Il est vieux et regrette amèrement sa jeunesse qui lui permettait d'avoir le temps d'étudier tout l'univers. Faust se plonge alors dans les sciences occultes et la magie noire, ce qui aboutit au final à ce que Méphistophélès lui propose un sombre contrat lui offrant une deuxième jeunesse en échange de son âme (notons au passage que la signature d'un tel contrat se fait toujours par le sang du signataire).
A l'inverse du vampire, Faust n'obtient donc pas l'éternité mais un rallongement de vie. Dracula est aussi un personnage particulièrement intelligent et érudit. Lui aussi cherche la connaissance dans les sciences occultes. Selon la légende, Dracula obtient son immortalité en fréquentant les cours d'occultisme de Scholomance où le Malin en personne, officie.







 
Officiellement, le premier texte faisant référence aux vampires date de 1816 (publication en 1819). "Le Vampire" est écrit alors par John William Polidori, qui n'est autre que le secrétaire du grand poète Lord Byron. Le personnage central (Lord Ruthven) est un vampire dont les caractéristiques sont déjà mâtures : long, maigre, habits noirs, teint blafard, aristocrate, charmant, charismatique, prenant plaisir à faire le mal, goût du sang, et bien sûr, immortel.
Le 19e siècle s'empare du thème surtout au travers du genre de la nouvelle. Mais globalement, la production n'est pas exceptionnelle. Au début des années 20, ce sont les "pulps" qui remettent ce thème au goût du jour. Il s'agit de publications populaires, sous forme de magazines : une production importante mais pas forcément de qualité. Quelques noms cependant prennent renommée dont ceux de Richard Matheson et de Ray Bradbury.





 
Jusqu'à la première moitié du 20e siècle, il faudra surtout retenir des romans comme :
  • La poupée sanglante de Gaston Leroux (1930)
  • Je suis une légende de Richard Matheson (que l'on classe en SF) (1954)
A partir des années 50 c'est surtout le cinéma qui nous campe de beaux vampires. Les pulps ont quasiment disparu, la Seconde Guerre Mondiale a radicalement changé la vision du monde, et des genres de plus en plus en vogue, occupent la scène littéraire, notamment le roman policier, la science-fiction, le roman d'espionnage (nous sommes alors en pleine guerre froide...). De la fin des années 50 jusqu'en 1975, le cinéma produit un grand nombre d'adaptations du genre mais c'est le Dracula de 1958 (de Terence Fischer) qui immortalise à jamais sur la pellicule cette fois, notre comte aux canines aiguisées : l'interprétation du personnage par Christopher Lee est magistrale, de plus l'acteur donne alors par son charisme personnel et son physique, le portrait quasi parfait d'un Lord Ruthven.

 
Garfield odie vampires

 

 
Dans les années 70, le mythe du vampire explose et son succès ne se dément pas. On fête le centenaire de Dracula en 1997. La littérature traite désormais le thème selon plusieurs angles : des études scientifiques concernant le personnage du vampire, des romans prolixes, l'apparition de cycles et la multiplication d'anthologies qui lui sont exclusivement consacrées. Ces anthologies, surtout depuis 1985, sont parfois dignes de l'Encyclopédie (minimum deux volumes), de quoi occuper vos longues soirées d'hiver quand il neige dehors, que la TV et la radio sont en panne, que vous vivez seul et que même votre chat vous boude...
Les romans eux aussi deviennent plus que grassouillets (400 pages est une bonne moyenne) mais le talent est souvent au rendez-vous.

Citons :
  • "Paris Vampire" de Claude KLOTZ (1974) dont l'adaptation pour le cinéma : "Dracula père et fils" nous permet de retrouver l'immense Christopher Lee dont l'humour très jubilatoire le pousse à s'autoparodier lui-même (en référence à sa première interprétation cinématographique du personnage en 1958).
  • Le cycle d'Anno Dracula de Kim Newman qui comporte trois suites (1992, 1995, 1998 et 1999)
Dans ces multiples représentations, on s'aperçoit que le vampire change de statut, il tend en effet à perdre ses côtés monstrueux au profit d'une humanisation des sentiments et de l'acceptation de certaines valeurs morales.  Ainsi, il peut manifester un véritable sentiment d'amour, faire son "mea culpa" jusqu'à mettre aux services des pauvres humains, ses capacités surnaturelles afin de faire le Bien.
De fait, le vampire contemporain se contente de boire du sang synthétique, ne "vide" que les méchants (qui l'ont bien mérité) et combat souvent ses congénères de moralité inférieure, car tous les vampires ne sont pas obligés de s'apprécier mutuellement, le cas le plus populaire étant certainement celui incarné au cinéma dans "Blade", d'autant que ce personnage-là réalise la fusion ultime : il est mi-humain, mi-vampire...
Pourrait-on conclure que, finalement, si le vampire du XXIe siècle nous paraît plus proche de nous, c'est peut-être aussi parce qu'un vampire au plus profond de la noirceur de son âme ne saurait rivaliser avec le sadisme et la monstruosité intérieure de certains humains, illustrés dans les pages les plus sombres de notre Histoire (nazisme, torture, serial killer, etc.) ?

 

Garfield vampire animé





La Plume d'Ys - Sylvie Parthenay -

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